Investissements industriels, faire moins, faire mieux faire autrement

Investissements industriels, faire moins, faire mieux faire autrement 1024 332 kxiop

Les principes de la conception à coût objectif s’appliquent aux projets d’investissement industriels même les plus importants. Leur mise en œuvre dans le cadre d’un projet minier de plus d’un milliard d’euros, a permis de réduire son coût prévisionnel de plus de 30%.

Lorsque nous sommes sollicités par une société d’exploitation minière, le coût d’un de ses projets, avant même le premier coup de pioche, a d’ores et déjà dérivé de manière significative. Il s’agit de construire une nouvelle mine d’extraction de minerais dans une zone dépourvue de toute infrastructure.

Une « Task force » pluridisciplinaire est mise sur pieds. Nous insistons pour que toutes les parties prenantes soient représentées : ingénierie, achats, maintenance, exploitant, finance…. L’équipe reçoit carte blanche pour remettre en question toutes les options jusqu’alors envisagées. Un seul mot d’ordre : pas de tabou !

Après trois mois de collecte d’information, d’analyses, d’études et d’ateliers de travail, souvent très animés, 3 scénarios sont présentés au management exécutif. Tous offrent des gains s’étageant entre 30 et 50% du coût prévisionnel.

La trentaine d’opportunités de gains identifiées et validées par les acteurs est de trois ordres :

  • Faire moins : l’analyse fonctionnelle du projet a été revisitée. Sur la base d’une nouvelle décomposition en fonctions et exigences élémentaires, un travail de questionnement systématique a abouti à la remise en question de certaines fonctions ou contraintes de performance. Ainsi des redondances d’alimentation électrique ont été supprimées. Le dimensionnement des infrastructures routières desservant la mine a également été revu à la baisse.
  • Faire mieux : on travaille ici à isopérimètre, l’objectif est d’optimiser les modalités de réalisation. Il s’agit par exemple de faire moins cher en élargissant le sourcing fournisseurs, en renforçant la mise en concurrence ou en revoyant les arbitrages « make or buy ». Dans le cas étudié, l’externalisation de la fourniture de matériaux de remblais et d’explosifs a permis d’éviter la construction d’une carrière et d’une dynamiterie. Le travail avec les équipes techniques a également abouti à l’évolution des procédés et, en conséquence, une réduction du nombre de broyeuses et une révision des arbitrages CAPEX / OPEX.
  • Faire autrement : c’est le Graal de l’analyse de la valeur. Envisager des solutions de rupture et les faire accepter pour accéder aux économies les plus substantielles. Deux scénarios de rupture ont été envisagés. L’un consistait à délocaliser une part significative du traitement des minerais sur des sites industriels existants, l’autre à changer complètement de procédé de traitement.

Les résultats substantiels obtenus, l’ont été au prix d’une mobilisation sans faille des équipes et grâce à l’instauration, dès le début du projet d’un climat de confiance et de dialogue.  Qu’il leur soit rendu hommage !

Cet article a été co-rédigé avec Philippe Buard, lui aussi partner chez Kxiop et principal acteur de cette mission.

A propos de l’auteur

Nicolas Portalier est un des associés fondateurs du cabinet Kxiop. Nicolas accompagne les décideurs d’entreprises de tout premier plan dans la conception et la mise en œuvre de leurs projets d’optimisation et de transformation. Il intervient plus particulièrement dans les domaines de l’aéronautique, de l’énergie et du transport

Retrouver cet article sur linkedin : https://www.linkedin.com/pulse/investissements-industriels-faire-moins-mieux-nicolas-portalier/